Connaissez-vous la course la plus longue du monde?
Connaissez-vous la course la plus longue du monde : 3100 miles soit 4988km ?!
Nous voulons vous partager cette expérience hors du commun.
7 ultra marathoniens dont une femme se sont inscrits et courent en ce moment, dans un quartier de New York, pendant 52 jours. Cette course se termine Mardi 26 Octobre. Notre club international le "Sri Chinmoy Marathon Team" organise cette course exceptionnelle depuis 25 ans. Vous trouverez le détail de cette course sur le site officiel : 3100miles.srichinmoyraces.org
L'article du 3100 mile sur le magazine L'ULTRA MARATHONIEN
Jogging International 09/1984
Sri Chinmoy : la recherche de la perfection
Par Kishore Cunningham
Tous les jours à 4 h 30 du matin, dans son quartier new-yorkais du Queens, Sri Chinmoy s’adonne à un entraînement assidu.
La vogue de la course à pied de style libre a désormais largement dépassé les dimensions d’une simple « marotte ». Tandis que de plus en plus de gens y trouvent un plaisir qu’ils étaient loin de soupçonner, des chercheurs se sont attachés à découvrir les bénéfices que cette course pouvait procurer, aussi bien aux individus qu’à la société elle-même. Cet article décrit le lien qui existe entre la course et la méditation, à travers le regard de Sri Chinmoy.
Pour certains, où qu’ils se trouvent, le besoin de courir est irrésistible. Qu’il pleuve ou qu’il vente, vous les trouverez à s’entraîner avec joie et détermination, progressant régulièrement vers leur but. En hiver, il fait froid à New York. Quelques fois, ce froid est même douloureux. Mais lorsque vous êtes un coureur, le « devoir » est évident. C’est ainsi que, que soit le temps, vous trouverez Sri Chinmoy courant tous les matins à 4h30 dans les rues de son quartier de Jamaïca, dans la banlieue new-yorkaise du Queens, le long de parcours maintes et maintes fois marqués de ses pas. Ou bien s’entraînant à des départs de sprint sur le stade du collège du quartier.
La popularité de Sri (1) Chinmoy n’a cessé de s’accroître au cours des quatre dernières années : plus de 200 courses, marathons et triathlons ont lieu chaque année dans le monde entier sous le nom de cet homme svelte, et cependant athlétique et musclé… Cela ne représente pas qu’une simple dédicace à un grand homme.
Les membres du Centre de Méditation Sri Chinmoy et de son équipe de marathon ont dédié leur vie à la poursuite de la philosophie de Sri Chinmoy, axée sur la quête de la perfection intérieure.
La vie de Sri Chinmoy lui-même nous rappelle qu’il n’est pas qu’un philosophe dans un fauteuil. Son amour pour la course est une forte expression de sa foi en l’action. En une action dévouée qui, selon lui, nous conduira inévitablement à des buts élevés dans la vie. « La course, dit-il, nous rappelle notre voyage intérieur, qui se trouve au-delà de nous… »
« Il n’y a qu’un seul chemin parfait, et ce chemin est devant vous, toujours devant vous ».
Plus de vérité
Dans sa jeunesse, Sri Chinmoy aimait particulièrement le grand athlète américain Jesse Owens.
Sur une plaque qu’on lui a dédiée, on peut lire : « A l’immortel Jesse Owens : le monde du désir t’a aimé pour ta vitesse extérieure, le monde de l’aspiration t’aime pour ta vitesse intérieure. »
Cette admiration a été la force conductrice de ses propres performances de champion d’athlétisme (sprint et décathlon) pendant de nombreuses années dans la communauté où il vivait.
Les heures passées sur le stade peuvent s’intégrer à sa recherche dans un autre domaine de l’effort humain : la perfection. Sa philosophie est basée sur cette double approche de la vie, associant le dynamisme extérieur à la paix et à la joie intérieures. La devise, à présent bien connue, de l’équipe de course Sri Chinmoy, résume tout cela dans la métaphore suivante : « Cours et deviens. Deviens et cours. Cours pour progresser dans le monde extérieur. Deviens pour progresser dans le monde intérieur. »
Sri Chinmoy ne limite pas sa transcendance (2) au domaine de la course et à la méditation. Depuis qu’il travaille en occident, il est devenu un auteur, un artiste et musicien extraordinairement prolifiques. Son « marathon littéraire » le plus récent eut lieu en 1983, avec la publication du 100ème, volume d’une série de 10 000 poèmes intitulés « Dix mille fleurs ardentes ». Au cours d’une autre performance « marathonienne » de poésie, il composa 843 poèmes en 24 heures !
Ces incroyables performances sont une expression forte de sa mission pour montrer à l’humanité que nous sommes tous capables de performances de ce genre lorsque nous nous sommes débarrassés des entraves qui nous limitent : « Tout ce que je fais est une expression de mon cri intérieur pour plus de vérité, plus de lumière, plus de félicité. Je ne dis pas cela pour me faire remarquer. Tout ce que je veux signifier, c’est ce que je ne suis ni un poète, ni un artiste, ni un coureur, je suis un chercheur. »
Une expérience de joie
C’est cette même expérience qu’il offre à l’humanité à travers l’ensemble de ses propres actions. Les courses Sri Chinmoy constituent une petite part de cette expression, en regard des nombreux concerts et conférences qu’il donne dans le monde entier, ainsi que de ses méditations avec des personnalités politiques et religieuses aux Nations-Unies.
Sri Chinmoy pense que la clef d’une course réussie se trouve dans ce qu’il appelle une haute conscience : « Pendant trois heures, explique Prasanta, membre de la branche de l’équipe de marathon de Melbourne, nous nous occupons des coureurs , pour leur donner une expérience de joie dans un esprit de don de soi. Nous sommes nous-mêmes des coureurs et nous savons ce que nous recherchons dans une course. Nous faisons toujours de notre mieux pour être enthousiastes et pour offrir cette joie, parce que la course peut être de temps en temps une véritable torture. Nos objectifs sont élevés, mais c’est ce que désire Sri Chinmoy. S’ils étaient plus faibles, ce ne serait pas loyal vis-à-vis des coureurs ».
Les courses Sri Chinmoy se sont désormais établi une solide réputation. Animesh, membre du groupe de Brisbane, a ses idées là-dessus: « A travers la méditation, nous essayons toujours d’aller un peu plus profondément en nous-mêmes et de devenir plus conscients de nos capacités cachées. L’une d’entre elles est de réaliser que nous sommes capables d’être maîtres de nos destinées. Nous ne devons pas être malheureux si nous choisissons de ne pas l’être. Or, nous pouvons trouver une expérience identique dans la course. Lorsque je cours, je trouve de la joie, non parce que je suis meilleur qu’un autre, mais parce que j’essaie de m’améliorer. L’attitude des coureurs .s’est développée dans ce sens lorsqu’ils participent à nos courses. Nous les traitons comme s’ils faisaient partie d’une grande famille. Ils l’apprécient, nous aussi… et si nous sommes tous membres d’une seule et même famille, la compétition est amicale ! »
« La course et la méditation associées offrent à l’humanité leur défi grandiose de transformer la nature humaine. »
L’exemple de Zatopek
Sri Chinmoy a beaucoup à dire sur la nature de la compétition. Il pense que la course de la vie doit finalement être courue et gagnée par chacun individuellement. La compétition amicale est inspirante et donne l’occasion d’essayer un petit peu plus. Finir une course demande parfois une grande détermination et une grande force de volonté. Terminer le dernier tout en restant heureux et en s’identifiant à la joie du vainqueur est une étape encore plus décisive vers la perfection.
Emil Zatopek en fournit un exemple majeur. De 1948 au début de l’année 1956, il domina la course de longue distance au niveau mondial. L’un de ses plus grands rivaux était le Français Alain Mimoun, qui n’avait jamais pu le battre. Malheureusement, Zatopek subit une opération de hernie juste avec les Jeux Olympiques de Melbourne.
Bien qu’inscrit au marathon, il ne se présentait pas dans une forme physique idéale. Dès le début, il sentit qu’il n’était pas bien, mais il décida de surmonter sa défaillance plutôt que d’abandonner, et finit à la 6ème place. Pendant ce temps, Mimoun gagnait la course de sa vie et attendait impatiemment son grand ami et rival pour le féliciter. Lorsque le grand champion franchit la ligne, avec peine, il puisa immédiatement ses dernières ressources pour lui présenter un impeccable salut militaire. Cet exemple suprême d’unité dans la défaite permet de comprendre l’esprit de la course pour la transcendance de soi.
Un grand maître
Ted Corbitt, le père de la course de longue distance en Amérique : « Les clubs de course Sri Chinmoy et leur maître spirituel – un groupe unique de gens – ont exploré les nombreuses facettes de la méditation et de la course… Pour eux, la course et le monde spirituel sont en étroite corrélation. »
Emil Zatopek, dans un livre dédié à Sri Chinmoy : « Avec l’admiration la plus grande au gourou le plus grand. »
Arthur Lydiard, entraîneur, pendant une réunion avec Sri Chinmoy et son « marathon team » : « Vous avez probablement ici l’une des plus grandes motivations du monde. »
Kenso Nakamura, entraîneur japonais: « A vous voir et à vous parler, je comprends que votre philosophie est basée sur les vérités les plus hautes… et le fait que cette même philosophie se pratique à New York est vraiment étonnant. »
Jesse Owens : « Je crois beaucoup en ce que vous faîtes et je figure parmi vos admirateurs. Je vais donc transmettre ma croyance en votre philosophie, parce que c’est ce dont on a besoin. »
Photo du haut : avec Emil Zatopek.
Photo du bas : avec Rob de Castella et sa femme.
(1) Sri signifie Monsieur, avec une nuance de respect (comme le Sire français). A noter que ce mot a donné le Sir anglais.
(2) La transcendance est la qualité de ce qui est transcendant, c’est-à-dire qui s’élève au-dessus, supérieur, qui excelle en son genre (comme un génie).
Sri Chinmoy encourage cette attitude dans tous les domaines de l’effort humain et la course rend vivante son expression sur un plan à la fois accessible et direct. Utilisant la métaphore de la course, Sri Chinmoy en élargit l’étendue: « Essayez tout le temps de dépasser et de surpasser tout ce qui vous ennuie et qui se trouve en travers de votre chemin. Soyez un véritable coureur, afin que l’ignorance, les limites et les imperfections restent loin derrière vous dans la course. »
La course est donc à la fois un conditionnement pour une activité spécifique sur le plan extérieur et une préparation pour la marche vers le plan intérieur. De même, la méditation est propre à la fois au développement de la personnalité intérieure et à la préparation du mouvement vers des accomplissements extérieurs. La puissance associée des deux activités conduit vers un paradis de transcendance de soi qui se trouve bien au-delà de tout entendement.
Les similitudes entre la course et la méditation sont très fortes. Toutes deux demandent un haut niveau de concentration et beaucoup de pratique pour devenir probantes. Cette activité de concentration soutenue ouvre les portes de nouvelles révélations sur la vie, sur le plan extérieur aussi bien que sur le plan intérieur.
La course et la méditation sont toutes deux orientées vers un même but : cultiver un état de bien-être physique et spirituel. Nous ne nous sentons plus limités par les craintes superficielles du mental devant la nouvelle force du corps et l’égalité d’humeur de l’esprit.
L’expérience de la méditation est difficile à décrire. Une bonne comparaison pour les coureurs : les instants juste après une course ou un dur entraînement, instants qui semblent se situer en dehors du temps. Le but est atteint et la relaxation apporte soudain un calme et un silence intérieur authentiques. De même, la méditation est une course intérieure, un effort pour prendre le contrôle sur le mental et les sens, et pour entrer dans une expérience profonde élargissant la conscience.
Sri Chinmoy a participé en 83 aux championnats mondiaux des Vétérans à Porto Rico (World Masters Games). Il voit dans ces jeux l’espoir qu’un jour viendra où les compétiteurs constitueront une grande famille mondiale et que les compétitions se dérouleront dans une atmosphère d’Unité et d’Amitié dénuée de toutes différentiations politiques ou sociales. Les médailles n’auraient alors plus de sens. C’est notre destinée que de changer le visage de la réalité pour qu’elle devienne toujours plus vaste. La course et la méditation associées offrent à l’humanité leur défi grandiose de transformer la nature humaine. Par la course, nous partons à la conquête du temps fuyant. Par la méditation, nous partons à la conquête du temps éternel. Si la vie peut être comparée à une course, alors donnons-lui le meilleur de nous-même.
Cours et « deviens »…
Par Sri Chinmoy
Nous possédons tous un but identique, la perfection intérieure, que chacun atteint d’une manière qui lui est personnelle. Chaque individu court, consciemment ou non, vers son but, mais celui qui court consciemment atteindra le but plus tôt que celui qui dort encore. Nous avons tous quitté le point de départ. Cela dit, un individu peut être placé derrière un autre lors de cette course qui mène vers le Divin, ou si vous préférez, vers notre Soi le plus haut. Mais tous courent vers le même but. Tous les individus progressent.
Parfois vous êtes inspiré à courir vers le but parce que d’autres personnes y courent et que cela vous fait ressentir que le but a quelque chose à offrir. Mais parfois vous y allez parce que vous possédez vous-même l’intense aspiration intérieure de l’atteindre. Votre imploration intérieure s’est accrue, votre besoin d’amour, de vérité et de lumière également. C’est à vous de décider si vous souhaitez courir lentement ou rapidement. Si vous souhaitez courir vite, vous devez simplifier votre vie extérieure, votre vie de confusions, de désirs, d’inquiétudes et d’angoisses. Et, parallèlement, vous devez intensifier votre vie intérieure, votre vie d’aspiration, de consécration et d’illumination.
Dîtes-vous qu’il n’y a pas d’échec. Il n’y a qu’une seule piste, un seul chemin vers le but, et parfois il vous faut simplement vous reposer. Pour atteindre le but, vous pouvez ramper, marcher, défiler, courir, mais vous ne pouvez vous permettre de sortir de la piste. Vous verrez d’abord que le but est juste devant vous. Puis vous apercevrez le but en vous. Et enfin vous constaterez que le but n’est pas seulement en vous, mais que vous êtes vous-même le but. Vous êtes déjà parfait à l’intérieur. Vous devenez votre but.
Lorsqu’on médite, on accroît son équilibre et on apprend à contrôler et à conquérir ses pensées, ce qui aide sans aucun doute à courir. Lorsque vous courez de longues distances, votre mental peut aisément concevoir une certaine frustration. Le mental se dit alors : « Oh, que c’est ennuyeux », et il vous empêche de franchir un pas de plus. Vous pouvez aussi rencontrer toutes sortes de pensées frustrantes tandis que vous courez, des pensées qui vous disent que vous êtes un incapable, que vous accomplissez quelque chose d’insignifiant. Lorsqu’on médite, on ressent un grand équilibre, et comme vous sentez que quelque chose d’utile est en train de se produire, vous obtenez un sentiment de force tangible. Si vous parvenez à amener à la surface de votre mental l’équilibre et le sentiment de la force, cela vous aide indiscutablement à courir.
L’aide que vous recevez de la pratique de la méditation vous soutient kilomètre après kilomètre. La méditation nous enseigne à vider notre mental de ses pensées et si vous parvenez à le faire lorsque vous courez, votre mental n’intervient plus dans votre course. C’est ainsi que l’on peut affirmer que la méditation vous aide au-delà de votre imagination.
Photo du haut : avec Carl Lewis.
Coureurs 03/1996
Sri Chinmoy Marathon Team
Boulogne sous la neige
Dimanche 28 janvier, le Bois de Boulogne est tout blanc. II fait froid, mais le sol est praticable. Le temps est beau , un ciel sans nuages. La première des treize courses pour l’année, organisées par le Sri Chinmoy Marathon Team (1), peut avoir lieu.
Avec ce temps frais, ce ne sont pas les 500 coureurs des années précédentes, mais plutôt la moitié…
A partir de 8h, les premiers courageux arrivent, tout emmitouflés, mais prêts à braver le froid. Les courses du Sri Chinmoy sont organisées au cœur du Bois de Boulogne, sur un parcours plat, bitumé, agréable et varié, en une boucle de 1600 m (certifiée FFA‑IAAF) sans circulation automobile.
A 9h, a lieu le départ de la première épreuve, les 3,2 km du 2 miles « Courir pour sourire », une course pour la joie de courir qui rassemble les spécialistes du demi-fond (valant entre 9’30 et 10’30). Des coureurs de fond qui viennent entretenir leur qualité de rapidité, ou simplement courir pour sourire… Cinquante coureurs au départ ce jour là.
Le trophée pour le dernier
A 10h, la neige est partout. Nous ne sommes pas tout à fait à Paris, où il neige rarement. Le blanc du bois fait oublier l’agitation de la ville. Les coureurs du 10 km sont sur la ligne de départ. La traditionnelle minute de silence pour la Paix au départ de chacune des courses Sri Chinmoy est écourtée. « Partez ! »…
Une organisation simple et sans sponsors, une atmosphère ponctuée par le silence du bois et par les commentaires du speaker. A chacun des six tours, des encouragements saluent les vaIeureux coureurs qui peuvent profiter du ravitaillement et relever leur temps sur la pendule. Le froid rend pénible ce 10 km pour les plus lents.
Franck Pitaud (2) l’emporte en 32’05 avec une minute d’avance sur le deuxième.
A 11h, remise des récompenses. Là encore, pas de sponsors, une remise de trophées et de belles médailles aux couleurs du club. L’atmosphère est chaleureuse et amicale. Au micro Franck exprime son plaisir d’avoir participé à la course et son désir de revenir. En temps normal, il devrait faire bien mieux…
Tout le monde est ému lorsqu’il offre son trophée au dernier de la course, qui n’est pas encore arrivé. C’est un habitué. (ils sont d’ailleurs nombreux à revenir régulièrement). Robert Sapin, 84 ans, vedette des courses parisiennes, illumine la fin de course de sa sagesse : pour lui, « Courir, c’est la vie ».
(1) Chaque mois le SCMT propose une course, allant du 3.2 km (2 miles) au 100 km.
Prochains rendez-vous : les 2 miles de la course « Courir pour sourire » les 24 mars, 28 avril, 8 mai, 23 juin, 20 juillet, 4 août, et 22 sept., et aussi les 100 km le 21 juillet, le marathon « Arc en ciel » le 27 octobre et le 10 miles le 8 déc.
Le tout sur le même circuit du Bois de Boulogne.
(2) Lire « Ce mois c’est eux » Coureurs n°9/Juin 1995.
« Il n’existe qu’une seule route parfaite, et cette route parfaite est devant vous, toujours devant vous. » Sri Chinmoy
Coureurs Été 1996
Paris – Bois-de-Boulogne
Un 100 km à Paris
La 9e édition du 100 km du Bois de Boulogne, organisé par le Sri Chinmoy Marathon Team aura lieu le 21 juillet prochain.
Aujourd’hui on compte plus de 3000 « centbornars » en France, certainement plus avec les nombreux marathoniens qui ont l’intention de se mesurer à cette distance. La France est probablement le pays le plus riche en course de 100 km, plus de vingt épreuves au total. De Millau, au Sud (25e édition – lors de la 20ème édition 4000 coureurs au départ) à Steenwerk, au Nord (Championnat de France, gagné par un incroyable champion de 50 ans en 6h43, Rolland Villemenot… qui n’aime pas qu’on lui rappelle son âge !) et de Mulhouse ou Gérardmer, à l’Est, jusqu’à Cléder en Bretagne (Championnat d’Europe en Août).
En région parisienne, on trouve deux organisations : le 100 km de la division Leclerc et le 100 km du Sri Chinmoy Marathon Team, respectivement les 16 juin et 21 juillet.
Le Sri Chinmoy Marathon Team, qui organise régulièrement des courses dans le bois de Boulogne, allant du 2 miles au 100 km, est bien connu dans le monde des courses d’Ultra-distance avec, en mai, les 12 h/24 h internationales de Bâle (Suisse) et le 10 jours de New York (USA), en juillet le 24 h/48 h de Cologne (Allemagne) et le 2700 miles (4300 km) de New York, en septembre le 24 h d’Ottawa (Canada) et l’Ultra-trio de New York : 700 miles (1100 km), 1000 miles (1600 km) et 1300 miles (2200 km), en octobre le 24 h de Londres, sans compter tous les autres ultras SCMT dans le monde.
A Paris, des ultras sont organisés par le SCMT depuis neuf ans : un 12 h fut d’abord organisé et le 100 km. Un 72 h est à l’étude, il manque seulement un parcours, celui du 100 km, par ailleurs très agréable, étant inadapté la nuit. La course du 21 juillet sera donc la 9ème édition de ce 100 km. Sa boucle a accueilli des champions comme Bruno Morier (7h21), Denis Gack (7h13 record de l’épreuve), Huguette Jouault (8h14 record féminin), sans compter les nombreux amis qui sont venus partager avec nous ces moments intenses.
Nous avons retenu le même type d’organisation que pour les courses d’Ultra-distance avec un circuit de 1540 m certifié IAUIAAF. Le parcours est plat, bitumé au 2/3 (1/3 terre battue stabilisée), et sillonne agréablement les allées forestières du bois de Boulogne entièrement en sous-bois. A chaque tour (65 !) une solide et joyeuse équipe de compteurs, de « ravitailleurs » et de soigneurs est là pour permettre à tous d’accomplir le 100 km dans le délai de 14 h.
Rens. et bulletins d’inscription disponibles à la permanence au tout nouveau magasin spécialisé en course à pied : « Courez, le but vous appelle » 164, rue de Charonne, 75010 Paris.
« Celui qui cherche à triompher de lui-même, est non seulement le plus sage des hommes, il est aussi le plus grand des héros. » Sri Chinmoy
Coureurs 01/1997
Bois-de-Boulogne (75)
Bienvenue sur le tourniquet !
Chaque année, les coureurs du Sri Chinmoy Marathon Team proposent toute une série de courses sur leur parcours de prédilection du Bois de Boulogne. Témoignage.
Coup de fil la semaine dernière au 164, rue de Charonne. Une voix suave me renseigne sur les conditions de participation : pas d’inscription au téléphone, mais, attention sur place, surcoût de 20 F. Devant ma stupéfaction, sachant que la « règle » (*) pour les retardataires est en général de 10 F, mon interlocuteur me démontre très calmement que cela leur complique la tâche et que n’importe comment il ne dérogera pas à cette pratique. Bien sûr qu’il a raison le bougre de sanctionner les négligents mais quand même 20 F…
Le lendemain, 9 h, je débourse 40 F + 20 F pour ce 10 miles. Mais aussitôt je suis rassuré, c’est une organisation, sans chichi superflu : parcours ombragé, bitumé et sur terre battue, ambiance bonne enfant comme on les aime à Coureurs. La course se déroule sur un circuit sylvestre de 1.540 m situé entre l’Hippodrome de Longchamp et le pré Catelan, à côté de l’allée de la Reine Marguerite, route de la Vierge au Berceau plus précisément.
Le numéro de dossard est calligraphié à la main, les dix tours du circuit sont décomptés à l’aide de dix élastiques bracelets ; Si vous loupez un lachâge vous n’avez plus qu’à faire un tour de plus… mais la confiance est absolue. Sur un tel tourniquet les « très rapides » rattrapent « les lents » qui ont rattrapé « les très lents ». A Ce petit jeu, tout le monde gagne… un petit déjeuner, et les plus compétitifs quelques trophées et médailles de pacotille.
A ce propos, je suggère à tous les organisateurs qui ne savent plus quoi inventer pour faire plaisir à leurs invités, de remplacer les sempiternelles « gamelles » par de modestes objets d’art qui n’auront au moins pas la fâcheuse habitude de trôner sur l’étagère du salon en semblant claironner à la ronde : « t’as vu comme il court bien le maître des lieux ! » Quoi encore d’insolite concernant cette course à l’ancienne ? Si ! A chaque passage, chacun est congratulé par l’ami Unnatishil Bravo : « super », « magnifique », « extraordinaire », « c’est bien », « bravo », « sensationnel » et mille autres encouragements que je n’ai pas retenus.
Le circuit plat permet de maintenir une bonne foulée, le temps frais de décembre de grappiller de nombreuses secondes. Le « compte minute » est là ponctuant la joie ou l’amertume. Pendant que chaque arrivant se restaure d’un « petit déj » le classement manuel est promptement rédigé. Si l’on veut, on peut repartir avec un « diplôme » où est indiqué son temps. Puis la (rapide) remise des prix clôt cette belle matinée de sport et d’amitié.
Le Sri Chinmoy Marathon Team est connu depuis plus d’une décennie dans le monde de la course sur route. A Paris, il n’organise pas moins de dix rendez-vous par an, du 2 miles « Courir pour sourire » au 100 km, en passant par le 10 km, le 10 miles et le marathon. Des courses sont également organisées à l’étranger sur des kilométrages plus que déraisonnables pour qui veut se faire réellement plaisir : 12 h, 24 h, 48 h, 10 jours, 2700 miles… mais laissons ces exploits à d’autres « transcendanteurs ».
P.K.
(*) NDLR. On a tout de même vu des courses où l’inflation du dernier jour était autrement supérieure… Il est vrai que les inscriptions le jour même sont particulièrement difficiles à gérer par les organisateurs qui doivent prévoir suffisamment de ravitaillement et de récompenses pour tout le monde. Les coureurs qui râlent pour s’inscrire le jour même sont souvent ceux qui râleraient s’ils n’avaient pas de tee-shirt. Une surtaxe « dissuasive » le jour même est tout à fait concevable, mais de là à l’instaurer des jours avant la course…
Coureurs Été 1997
Yiannis Kouros
473,79 km en 48 heures
Il y a quelques semaines, il était de passage à Paris et n’a pas manqué de rendre visite à ses amis de l’ultra-fond, à la boutique « Courez, le but vous appelle » tenue par les coureurs du Sri Chinmoy Marathon Team.
Yiannis est né en Grèce, comme son nom (qui rappelle étrangement celui de notre sport favori) l’indique, mais vit en Australie.
C’est dans son pays d’origine qu’il découvre la course à pied dans les années 80 en participant au célèbre « Sparthathlon », où l’on a notamment vu courir l’inusable Pascale Mahé. Son premier succès hors de Grèce, il l’a connu à New York en 1984, lors du 24 heures organisé par le SCMT, avec 286 km.
Son départ pour l’Australie met alors la course à pied en sourdine, le temps de reprendre des études littéraires et musicales. Mais le virus de la course à pied est bien ancré, et son retour sur la route ne tarde pas.
À nouveau dans la grande famille de l’ultra-fond, il ne cesse de sillonner le monde, en quête de nouveaux records. Nous avions suivi sa victoire, l’année dernière à Surgères, lors du championnat du monde des 48 heures. Sur une piste de stade de seulement 370 m, Yiannis y a pulvérisé son propre record du monde de plus de 12 km en parcourant 473,79 km.
Cette performance apparaît comme d’autant plus extraordinaire, qu’il avait également transcendé son propre record du monde sur 24 heures à Melbourne, seulement… trois semaines auparavant !
À 41 ans, il détient tous les records du monde, du 24 heures (qu’il a récemment porté à 295 km) au 1000 miles (1609 km), excepté celui des six jours, détenu par le Français Jean-Gilles Boussiquet.
« On a besoin de paix intérieure pour réaliser une bonne performance, déclare Yiannis Kouros, lors de ces courses, je pense à Emile Zatopeck, qui, à son époque, a dû ressentir ce sentiment d’être un pionnier… »
Aujourd’hui, son objectif est de tenter de dépasser les 300 km sur les 24 heures. Personne n’a jamais réussi le pari d’approcher une telle distance…
Running Attitude 10/2000
Les 3100 Miles Sri Chinmoy
La 5ème édition des 4 988,966 kms s’est déroulée sur 48 jours dans le Queens, banlieue de New York (USA). Asprihanal Aalto, 30 ans, finlandais d’Helsinki, a remporté l’épreuve en 48 jours 10h56mn12s, le 6ème temps le plus rapide dans l’histoire de cette course. Monsieur Aalto, un coursier de profession, répéta son triomphe de l’année dernière en courant quotidiennement près de 103 km. II a amélioré son effort de 9 tours pour atteindre les 5000 km pour la seconde fois (48 jours 13h08mn16s).
Il termina avec 2 jours d’avance sur le Yougoslave Namitchbha Arsic qui a accompli l’épreuve pour la 3ème fois et 5000 km en 51 jours 01h38mn31s.
Suprabha Beckjord termine 3ème. Cette américaine de Washington, commerçante d’une boutique de souvenirs, devient la seule personne à avoir couru les 5 éditions, cette fois-ci en 52 jours 10h38mn42s. Demandez les résultats par e-mail : [email protected]
L’Ultra Marathonien Automne 2000
6 et 10 jours Sri Chinmoy à New York : deux mondes
Imaginez une île entre Manhattan (le centre ville de New York) et le Queens (un des cinq quartiers qui constituent New York), qui ne soit faite que d’espaces verts. Cette île paisible est le témoin silencieux d’un des ponts immenses allant à Manhattan qui la surplombe avec son flot incessant de camions. Un peu plus loin, on voit un autre pont supportant le passage de trains. Des bateaux la longent, grands et petits, au rythme des marées (l’océan n’est pas loin) qui font changer deux fois par jour le sens du fleuve.
Sur cette île, un parcours plat d’un mile (1609m), « un village » pour les coureurs. Ce dernier est constitué :
d’un espace réservé au repos des coureurs, soit des tentes privées soit des halls communs divisés en un espace pour hommes et un espace pour femmes ;
d’un stand de comptage 24h/24 et son panneau indiquant la position de tous les coureurs ;
d’un hall couvert pour la nourriture où l’on s’arrête parfois où il fait si bon et où on y trouve tant de bonnes choses pour les coureurs 24h/24 plus trois repas par jour :
d’un hall mi-couvert au bord de la piste laissant une table et une chaise à chaque concurrent ;
d’une tente médicale permanente.
Dimanche 30 avril 2000 à 18h, les 15 coureurs héroïques du « 10 jours » sont partis depuis 4 jours et 28 coureurs s’apprêtent à les rejoindre dans cette épopée de 6 jours… seulement ! Sur la ligne de départ tous les concurrents sont présentés. Une attention particulière fut donnée à Ted Corbitt, « père » de l’ultra distance aux USA et âgé de… 81 ans. Il fut le premier grand coureur US sur des courses dépassant le marathon telles que 100 miles ou 24h.
Il faisait un temps gris et froid en cette fin avril, mais le jour du départ il a fait beau et doux. Malheureusement les trois jours suivants allaient être à nouveau gris, froids et pluvieux.
Je ne savais comment établir une stratégie pour courir cette première expérience. Finalement je m’arrêtais chaque soir vers minuit et reprenais vers 5h30, m’accordant une à deux heures de repos à midi et à 18h pour massage et repas qui étaient les bienvenus et donnés avec tellement d’attention.
Après 48 heures, je n’arrivais plus trop à courir et donc marchais au contraire des premiers qui montraient une belle régularité aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Au bout du compte j’ai couru la plus longue distance de ma vie : 435 km (271 miles) et je prévois l’année prochaine de la dépasser… lors du 10jours !
Merci à Sri Chinmoy, le fondateur du club, aux bénévoles et à tous ces coureurs formidables !
Unnatishil Bravo
Running Attitude Été 2001
82 ans, recordman mondial
L’Américain Ted Corbitt, fondateur du marathon de New York et participant au JO d’Helsinki en 1952, pulvérise le record mondial de sa catégorie (80-84 ans) en parcourant 487,618 km dans une course de 6 jours à New York arrivée le 6 mai dernier. Il a amélioré son record de 100 km. Bravo !
VO2 08/2001
Au-delà des 5000 km
Ashprihanal Aalto n’a que 30 ans mais ce jeune Finlandais paraît adorer brûler son corps sur l’autel de l’ultra. Jugez-en plutôt : entre le 17 juin et le 7 août, A. Alto a chaque jour arpenté le petit circuit de 883 mètres tracé dans les rues de Queens, une banlieue de New York. Il a quotidiennement parcouru 103 km, pour remporter pour la 2ème année, la 5ème édition des « 3100 miles Sri Chinmoy ». Et ce coursier professionnel a poursuivi son effort pendant 9 tours supplémentaires pour atteindre les 5000 km qu’il a bouclés en 48 jours 13h08min16s. Deux autres coureurs s’étaient lancés dans ce défi surhumain : le Yougoslave N. Arsic termine pour la 3ème fois en 50 jours et 14 heures, alors que Suprabha Beckfjord finit 3ème. Cette Américaine de Washington, commerçante dans une boutique de souvenirs, devient ainsi la seule personne à avoir couru les 5 éditions, cette fois-ci en 52 jours 10h38min.
Running Attitude 05/2004
Toujours plus loin
Texte : Véronique Bellengier
De son regard discret et de sa placidité transparaît une mystérieuse sérénité. Mais il ne faut pas se méprendre. Unnatishil Bravo peut se targuer d’un riche cursus sportif, notamment dans les longues distances.
Débutant la course à pied il y a 24 ans maintenant suite à une rencontre incitative, Unnatishil Bravo parvient vite à s’épanouir dans l’effort solitaire au travers du Club Sri Chinmoy Marathon Team. Le parisien s’y investit rapidement pleinement, y trouvant la source de son équilibre, alliant au sport la méditation. « J’ai commencé à courir tous les jours. En 1980, je participe à mon premier marathon, après seulement trois à quatre mois d’entraînement », explique-t-il. Malgré un accident de voiture qui le plonge durant trois semaines dans le coma et en dépit d’une longue rééducation, Unnatishil reprend rapidement la piste. Il se remémore : « J’ai tout réappris et j’ai recommencé à courir pour, seulement un an plus tard, participer à un marathon au alentours de New York. » Dès lors, ce sont plutôt les ultra-distances qui obtiennent les faveurs du jeune homme. « Mon premier 100 km », se souvient-il, « a été celui d’Amiens. Le premier championnat de 24h, celui de Niort .» Mais désireux de se lancer de nouveaux défis, Unnatishil s’attaque sans cesse à des distances plus longues encore, sans pour autant parvenir toujours à son objectif : « En 2002, je voulais quelque chose de nouveau. Après réflexion, j’ai décidé de réaliser le six jours de New York. J’ai couru pendant deux jours et marché pendant quatre. C’était vraiment dur. S’en est suivie une période d’un mois de repos. » L’année suivante, c’est un dix jours qu’il amorce. Quatre-cinq jours de course entravés par des problèmes de périostite dont il dit être coutumier. Rien ne semble pour autant lui faire peur. Il participe à un ultra trio au cours duquel trois distances sont à accomplir : 1100 km, 1600 km et 2200 km dans un temps limité. « Le plus dur est de gérer son temps », précise t-il. Et le parisien avoue fermement qu’il n’est pas décidé à arrêter là. II rêve d’aller toujours plus loin : « quand on vieillit, on veut s’améliorer et comme ce n’est plus en vitesse, c’est en endurance. »
Un organisateur ambitieux
C’est aussi dans l’organisation d’épreuves qu’il aime s’investir, depuis 1981. « J’ai voulu apporter ma pierre dans cet univers sportif », explique-t-il dans un large sourire. « Il s ‘agit d’une étape supplémentaire : le partage de mon expérience de coureur. » Après une première épreuve de 5 km organisée en 1981 au Bois de Boulogne, les ambitions de l’équipe organisatrice s’accroissent très vite. Le nombre d’épreuves est toujours plus important. D’une course par an au début, elles ont vite lieu plusieurs fois dans l’année. Unnatishil affiche même d’autres envies : « J’aimerais qu’il y aie des 3 000 m toutes les semaines », une distance qu’il affectionne particulièrement. Mais avant tout, il se plaît surtout à organiser des ultras grâce auxquels des liens forts peuvent être noués entre les sportifs. D’ailleurs, en juillet dernier, le 15e 100 km a été organisé, rassemblant 70 fondus de longues distances.
Un défi atypique
En constante recherche de nouveauté, peut-être même d’originalité, le sportif ne manque pas d’imagination. Depuis le 29 février dernier, il poursuit un défi personnel, pour le moins atypique : réaliser 13 marathons en un temps réduit. « J’en ai réalisé un le dimanche, un autre le jeudi. puis durant trois semaines, les mardi, jeudi et dimanche. A ce jour (le 26 mars ndlr), 10 marathons ont déjà été parcourus. »Et ce ne sont pas les quelques douleurs ressenties depuis peu qui semblent entacher la détermination du coureur. Au-delà du défi, le plus surprenant est tout de même le lieu choisi pour le réaliser. Il s’agit tout simplement du trottoir qui jouxte l’arrêt du métro Richard Lenoir. Un circuit citadin donc, que le marathonien foule 44 fois. « Sans oublier les 87 mètres supplémentaires à parcourir pour faire exactement 42,195 km ». tient-il à préciser. Et à la question de savoir si le parcours ne lui paraît pas monotone parfois, il rétorque : « Urbain dans l’âme, je m’accommode aisément de courir en ville. Et à aucun moment je ne m’ennuie. La course est une discipline très proche de la méditation, dans laquelle on ne trouve jamais le temps long. » D’autant que ce défi constitue un bon entraînement pour les 6 jours de New York qui se déroulent du 2 au 8 mai. Et qu’en est-it de ses prochains objectifs ? A cette question, Unnatishil répond : « un 1000 miles ! Mais j’essaye déjà de franchir le 700 miles (1100 km) en douze jours. » Pour cela, le sportif accompli rappelle que tout dépend de son inspiration, clé de voute de sa motivation.
Bio-Express :
Unnatishil Bravo
Né le 10 février 1958 à Paris
1m77- 84 kg
Réside à Paris
Licencié
Première course officielle : Marathon de Paris en 1980
Il a réalisé près de 80 marathons (dont Hawaï, Rome, Paris…), 10 24 h, 3 48 h, 10 100 km, 36 ultras.
Records personnels : 12 min 30 s sur 3 000 m, 3 h 15 min au marathon de Boston, 10 h 59 min sur 100 km, 161 km parcourus en 24 h, 205 km parcourus aux 48 h de Cologne, 435 km parcourus aux six jours. 615 km aux dix jours et 800 km aux 12 jours.
Zatopek
Zatopek
Mens sana in corpore sano*
Le 11 octobre 2007 disparaissait brutalement le maître spirituel et coureur à pied Sri Chinmoy. Bien décidés à poursuivre son oeuvre sportive, ses « disciples » du Marathon Team Paris vous invitent tout au long de l’année au Bois de Boulogne à aligner les miles.
« Le physique et le spirituel vont ensemble, ils ne sauraient être séparés. »
« La course nous rappelle notre voyage intérieur. »
« Cours et deviens. Deviens et cours. Cours pour progresser dans le monde extérieur. Deviens pour progresser dans le monde intérieur. »
Ainsi parlait Sri Chinmoy, maître spirituel, philosophe, humaniste, chantre de la paix et… athlète de la transcendance de soi. Quotidiennement, à 4h30 du matin, dans son quartier new-yorkais du Queens, l’homme s’adonnait à un entraînement assidu. Décédé d’une crise cardiaque à l’automne, Sri Chinmoy laisse un héritage considérable à l’univers de la course à pied en général et à celui de l’ultra-distance en particulier. Il inventa notamment en 1987 la World Harmony Run, une course en relais autour du monde passant par plus de 140 pays ! Il avait fondé dix ans auparavant le Sri Chinmoy Marathon Team (SCMT), un club qui allait essaimer partout dans le monde et devenir leader dans l’organisation d’épreuves d’endurance : 50 km, 100 km, 12 heures, 24 heures… jusqu’a la course la plus longue au monde, à savoir la Self-Transcendence 3100 Mile Race, un ultra-marathon de plus de 5.000 km qui se déroule chaque année sur un parcours de 883 m tracé dans le parc de Flushing Meadows à New York – l’effort dure deux mois !
Plus raisonnablement, les membres du Sri Chinmoy Marathon Team de Paris organisent chaque année (essentiellement dans le Bois de Boulogne) une quinzaine de courses allant du 2 miles au 100 km en passant par le 10 km, le 10 miles et le 50 km. Que ceux que la spiritualité effraierait se rassurent : « on n’en parle jamais, jure-t-on au sein du club, nous faisons simplement respecter un moment de silence avant le départ ». Spiritualité n’implique pas non plus indigence : coupes et médailles sont prévues pour les vainqueurs !
Ah ! Nous allions oublier : Sri Chinmoy admirait Emil Zatopek, qui le lui rendait bien. Le salut de La Locomotive à Mimoun à l’arrivée du marathon olympique de Melbourne, « cet exemple d’unité dans la défaite », symbolisait aux yeux du gourou « l’esprit de la course pour la transcendance de soi ».
N.G.
* Un esprit sain dans un corps sain (Juvénal)
L’Ultra Marathonien Été 2011
Bois de Vincennes, bond de Vincent
9 juin 2011 – Bois de Vincennes – Cette 6è édition de Self-Transcendence sur ce circuit de 1 610 mètres a vu un tout nouveau de l’Ultra, le lorrain Emmanuel Vincent, arriver plus d’une heure devant les 13 autres finisseurs. Il nous raconte cette première expérience.
« J’ai déjà participé à sept marathons et j’ai depuis longtemps le goût des longues distances. Je m’étais toujours promis de courir un 100 km avant mes 40 ans. Il faut dire que ma vitesse de course est identique sur 10 km, sur semi-marathon ( 1h18’30) et sur marathon (2h39’09).
Je me dis que cela vaut le coup d’essayer un 100 km et choisis les 100 km de Paris. Je fais une petite préparation de six semaines, le strict minimum je pense, et me voilà au départ avec une météo idéale, une petite boucle sympa en sous-bois de 1 610 mètres à parcourir 62 fois et sans dénivelé (les boucles ne me dérangent pas, cela évite les suiveurs en vélo et mon épouse me ravitaille à chaque passage).
7h00 – Départ et grosse surprise : seulement 16 participants sur la ligne de départ. Cela fait bizarre surtout lorsque l’on participe régulièrement au Marathon de Paris. Mon but premier est de parcourir la distance en moins de 8h00 à 12,5 km/heure. Je démarre à 13,2 km/heure sur une base de 7h35. Normal, c’est mon allure d’entraînement. Dès les premiers mètres, je me retrouve en tête de la course pour ne plus la quitter. Je tiens cette allure jusqu’au 70ème kilomètre. Là, des maux de ventre m’obligent à m’arrêter afin d’assouvir des besoins naturels. Après cela, l’allure n’est plus la même et, après coup, je pense que c’est dû au fait de n’avoir bu que de l’Hydrixir (poudre énergisante à mélanger avec de l’eau). Leçon et erreur que j’ai retenus pour ne pas les réitérer. Je termine tout de même mes 100 km en 7h53’15 » à une vitesse de 12,8 km/heure et je suis heureux comme un roi. J ‘ai rempli mon objectif de franchir la ligne d’arrivée en moins de 8h. Avec un bémol tout de même car j’aurais dû faire 7h30 en ne faisant pas toutes les erreurs que peut faire un néophyte ! Ce n’est pas grave, ce sera pour la prochaine fois à Steenwerck ou à Chavagnes.
Dans tous les cas, j’ai rencontré des gens formidables comme Alain Grasset (2ème) qui fait toutes les courses de 100 km de France. Je penserai à lui demander son secret de jeunesse la prochaine fois que je le rencontrerai.
Pour en revenir à la course de Paris, mon impression est plus que positive avec une organisation parfaite et un président hyper sympa, des pointeurs gentils et souriants qui ne manquent jamais de vous encourager à chaque passage (on se croirait presque en famille) et un parcours agréable en sous-bois. Il y aurait juste à déplorer le manque de concurrents et de moyens techniques (pas d’animation sonore). »
Manu Vincent
Sur les 50 km, un étudiant bulgare en pharmacie et membre du Sri Chinmoy Marathon, allait partir très vite et maintenir son avance pour gagner en 3h 50’ 15. Pour référence, il venait d’accomplir l’exploit de terminer deuxième aux 10 jours Self-Transcendence de New York en avril dernier, en réalisant plus de 1000 km.
Jogging International de novembre 2011
Jogging International de novembre 2011
on était dans le peloton
Le runner masqué
Il court incognito, mais les yeux et les oreilles grands ouverts. Et lorsqu’il prend la plume, il écrit ce qu’il pense. Pas toujours gentil, mais souvent drôle, le runner masqué…
Dans notre monde moderne où le gigantisme triomphant n’a d’égal que les sonorisations assourdissantes, le runner masqué aime se donner le temps de revenir à l’essentiel. C’est pour lui comme une parenthèse nécessaire. Ainsi, au moins une fois par an, s’offre-t-il une participation à cette course qui ne ressemble à aucune autre : un format court (3,2 km), une affluence minime (15 participants tout au plus) et une dimension presque méditative. Oui. Car l’épreuve est systématiquement précédée d’une minute de recueillement. Et pour une fois, le runner masqué ne grince pas des dents car cet instant de méditation personnelle n’entraîne aucun prosélytisme de la part des organisateurs. Des gens pas sectaires (ou alors ils le cachent bien). Juste des passionnés. Puis tout s’enchaîne naturellement. Pas de bousculade au départ (et pour cause). Des mots d’encouragement à chacun des participants au passage de la première boucle. Chronométrage manuel à l’arrivée. Remise d’un diplôme personnalisé. Quant au vainqueur, il reçoit en prime une orange ! C’est toujours mieux qu’un vilain tee-shirt en coton badigeonné de ses logos hideux dont on ne sait que faire. La dernière fois, Pierre, la lanterne rouge, avait souffert pour boucler l’épreuve. A plus de 80 ans, il était désormais bien loin des chronos et des tempos qu’il affichait dans sa prime jeunesse, lorsqu’il disputait des marathons à Londres, Berlin ou Osaka. Mais l’essentiel se trouve ailleurs. A travers cette course si différente, Pierre comme les autres viennent pour autre chose. Juste se sentir ben. Et le runner masqué n’est pas insensible à cette quête d’absolu. Un dernier détail : l’organisateur s’appelle… Bravo. Ça ne s’invente pas ! A méditer, non ?
VO2 du 24 février 2014
Le Jubilé de Sri Chinmny,
courant spirituel en Occident
Le 13 avril prochain les disciples, ou tout simplement les sympathisants de Sri Chinmoy, célébreront le cinquantenaire de l’apparition de ce courant spirituel en Occident.
Décédé en 2007 à l’âge de 76 ans Sri Chinmoy a œuvré au développement de l’ultrarunning. Né au Bengale oriental, à 12 ans il intègre l’Ashram de Sri Aurobindo. Après 20 années passées à se consacrer à la méditation, la pratique de l’athlétisme, la composition de musiques et de chants, plus l’écriture de poésies et d’essais, il s’installe à New York en 1964. Gourou populaire, des stars telles les guitaristes Carlos Santana et John Mac Laughlin adhèrent à sa philosophie et composent en 73 l’album « Love, Devotion, Surrender ».
Puis en 77, Sri Chinmoy crée le Sri Chinmoy Marathon Team, où s’illustrera notamment Yiannis Kouros, le plus emblématiques des coureurs d’ultra, titulaires entre autres des records du monde suivants :
6 jours : 1036, 800 km, 24 heures sur circuit : 290,221 km, sur piste : 303,506 km et une performance personnelle de 6h26’ au 100 km.
Si la pensée de Sri Chinmoy s’applique à tous les domaines de la vie, la course l’illustre parfaitement.
Selon celui nommé affectueusement et avec un profond respect « Gourou » par ses adeptes, afin de devenir meilleur et d’atteindre à la plénitude de la paix intérieure, il importe de mettre en adéquation nos qualités spirituelles avec le monde extérieur. Il est possible d’y par parvenir par la méditation, qui mène au dépassement de soi. Et de ce point de vue là, il demeure toujours possible de s’améliorer. Or, à partir du moment, où tous les hommes agiraient de la sorte, l’humanité progresserait dans le sens d’un monde meilleur où règnerait la paix, car lutte destinée à s’élever reste intérieure.
Surtout, elle implique de l’humilité. Par exemple lors d’un 24 heures, nul ne saurait se satisfaire de son dernier score, quand bien même il serait plus élevé que le précédent. A chaque nouvelle tentative, il faut partir animé par la volonté de progresser.
D’après Sri Chinmoy nous disposons tous des ressources spirituelles destinées à aller toujours plus loin. A nous de nous concentrer à dessein de toucher à la « Self-transcendence ».
Au titre d’un exemple, en 1984 lorsqu’aux 6 jours de New-York, organisés à l’époque par le New- York Road Runners Club, à la tête duquel se trouvait Fred Lebow, créateur du marathon cheminant au sein de Big Apple, Yiannis Kouros a expliqué à posteriori : « Au cours de la 4 e nuit, je voulais abandonner. J’avais les orteils en sang. Sri Chinmoy est venu sur le circuit. Il m’a pris la main, m’a parlé et m’a convaincu que je gagnerais. Alors que je manquais d’assurance, suite à sa visite mon inquiétude a disparu et j’ai repris mon effort avec l’impression de danser sur la boucle ».
Cette anecdote concourt à la légende de Yiannis Kouros, qui pourtant n’a jamais été un membre du Sri Chinmoy Marathon Team. A ce propos Sri Chinmoy n’a jamais pratiqué le prosélytisme. Il souhaitait simplement que ce type d’épreuve inspire d’autres organisateurs potentiels et essaiment dans le monde entier.
En ce sens, il fut un précurseur. Actuellement, les 24 heures se multiplient. Rien qu’en France, cette année 25 de ces compétitions sont inscrites au calendrier. Egalement, l’écoute des participants révèle quelque part une quête spirituelle, ou une démarche introspective.
L’Ultra Marathonien 2019
L’Ultra Marathonien Été 2018
Sri Chinmoy – en toute intimité
17 juin – Vincennes (Paris) – 14 athlètes sur le 100 et 23 sur le 50 se sont lancés respectivement à 7 h et 12 h sur une boucle d’un mile à parcourir 62 fois pour le 100 et 31 fois pour le 50 dans le Bois de Vincennes situé à l’est de Paris.
Christian Hirsinger (Club UMF) présente la course.
Le 100 a été brillamment remporté par Sylvie Rose-Cartoux (Photo en bas au centre) en 9H46’28 » et le 50 par Florent Demange (Photo en bas à g.) en 3H54’00 ». Les épreuves se sont passées dans de relatives bonnes conditions climatiques pour des ultra-fondeurs avec néanmoins un peu de chaleur dans l’après-midi, mais pas de pluie.
Les courses se déroulent sur une boucle d’un mile, route bitumée avec 2 passages traversant une allée cavalière et 200 m en léger faux plat montant. Parcours ombragé à 75%.
Un format de course proche de celui d’un 24H permettant aux pointeurs de nous encourager avec beaucoup d’enthousiasme par notre prénom à chaque tour et de nous communiquer le nombre de tours parcourus. A la suite du stand de pointage, celui du ravitaillement généreusement achalandé. Un point d’eau se situe également au tiers du parcours.
A l’arrivée, chaque athlète reçoit un diplôme mentionnant sa performance et son classement dans sa catégorie. Merci à Unnatishil Bravo, organisateur, et à toute son équipe de bénévoles.
Eric Vandeportal (Club UMF) (Photo en haut à d.) :
« Nous avons décidé Patricia (Photo en bas à d.) et moi de nous inscrire au 50 km en consultant la dernière revue UMF et dans le cadre de notre préparation aux 5 jours de Moussan. Le départ est donné à midi pour 23 coureurs dont 4 féminines.
Cette course est très agréable par son format particulier cumulant les avantages d’une course en ligne et d’une course horaire. Pas de souci de logistique à gérer avec les ravitaillements très complets disponibles à chaque tour mais l’obligation d’avancer si on veut terminer ! Cela permet aussi à des coureurs de tout niveau de s’aligner sur ces distances sans crainte de se retrouver isolé en queue de peloton ! Le parcours dans le Bois de Vincennes au milieu des joggers et des promeneurs est assez agréable. C’est aussi un bon moyen de promotion, les questions posées par les curieux aux bénévoles ou aux coureurs permettant de valoriser notre discipline. Les regards surpris et bienveillants sont sources de motivation !
Notre ami Christian (Photo en haut à g.) terminera 3e au scratch en 10h47′ avec une régularité remarquable et toujours le sourire aux lèvres. Pour ma part je termine en 5h40 et Patricia s’arrêtera au marathon dans le même temps. L’ambiance très chaleureuse de cette course est vraiment à mettre au crédit des organisateurs qui avec peu de moyens mais beaucoup de petites attentions réalisent un moment de qualité.
Enfin un dernier mot pour le doyen de l’épreuve Valerio Puccianti qui en partant à 7H réalise le marathon en 12h42 à 96 ans (voir aussi page 9).
Media : L’Ultra Marathonien Été 2017
L’Ultra Marathonien
Paris – Self Transcendence à l’ombre !
Cet article, publié par l’Ultra Marathonien, a d’abord été publié sur notre site. Vous pouvez retrouver sa transcription ci-dessous. Un grand merci à la revue pour sa publication !
Après la canicule de la semaine dernière, nous étions tous (coureurs et organisateurs) dans l’expectative du temps. Et finalement, le temps fut clément le matin et assez chaud l’après-midi, tout en étant plus supportable, comparativement, à il y a quelques jours. Comme à son habitude le Bois de Vincennes est magnifique. Très vert, bien ombragé, le bois est animé par ses coureurs et ses promeneurs. Il est le cadre de la 28è édition des 100 km Sri Chinmoy et des 12è 50 km Sri Chinmoy.
Ils sillonnent la boucle de 1610 m faites de lignes droites et de virages harmonieux sous une belle couverture verte. Chaque tour, les participants sont encouragés par une équipe enthousiaste de bénévoles qui notent leurs tours méthodiquement au stand de comptage et les soutiens, au stand de ravitaillement, par du salé et du sucré, du liquide et du solide.
A 7 h, le départ du 100 km a lieu. Manuel Dacunha prend rapidement la tête de l’épreuve mais sera toujours inquiété par… Claire Bannwarth, féminine de 28 ans qui accompli là son premier 100 km ! Elle a par ailleurs la référence d’être membre du CA Montreuil. En 9h01’18, elle termine en moins de 4 min du vainqueur (8h57’30). Hiroshi Inukaï (Japon) finit en 9h57’31 et est second des hommes de moins de 50 ans. On remarque les 10h40’28 du premier homme de la catégorie 50-59 ans, Russel Tullett, Portsmouth (GB).
Alain Grasset accomplit les 100 km en 10h20’54 à 65 ans et gagne la catégorie des 60-69 ans. Seuls 14 des 29 partants vont pouvoir terminer dans le temps demandé de 15 h au plus. Mais ce ne fut pas triste de voir Jean-Michel Boiron s’arrêter à 22 h, à l’extrême limite du temps, car l’homme aux 402 x 100 km, à 71 ans (!), nous inspire tellement de sérénité et de sourire, que le rendez-vous fut pris pour l’année prochaine pour un nouveau défi (tous les résultats du 100 km).
A midi, le départ du 50 km fut pris par une fusée, Jérôme Chevrieux, qui franchit la ligne d’arrivée dans l’excellent temps de 3h56’03. Dans la catégorie 50-59 ans, Philippe Segui devance Vincent Mou (Chine) en 4h43’50. Patrick Alvarez, dit d’Artagnan, triomphe avec panache dans les 60-69 ans en 5h16’19. Pour les plus de 70 ans, nous sommes ravi de voir Marc Heurtault atteindre la distance en seulement 5h22’52. Encore un accomplissement d’un membre de la toujours enthousiaste équipe des Kékés du Bocage (tous les résultats du 50 km).
Merci à tous les participants à cette journée de dépassement et don de soi, et à l’année prochaine !